✸Montchat étant considéré comme un lieu de villégiature dans les siècles passés, il fallait un paysage assorti à l'instar des lieux de repos… Si les propriétés montchatoises n'ont pas le standing de celles de l'Ouest Lyonnais ou des villes balnéaires, elles entrent dans cette catégorie. Les jardins, les parcs privés agrémentent, qualifient leurs propriétaires.
Comment cela se présente-t-il ?
Au XIX° les obtenteurs lyonnais développent des rosiers de toute sorte et les jardins montchatois s'en parent ainsi que d'autres plantes ornementales au gré des modes et des échanges entre voisins.
✹Au cours des billets parus sur ce blog en 2023/24, nous avons remarqué nombre d'arbres majestueux, exotiques ou traditionnels dans le paysage local.
Dans le volet précédent, a été présentée l'évolution des alignements publics et des espaces verts. Mais ce n'est pas tout : en nous promenant, nous observons tous des arbres privés, qui évoquent des alignements : c'est ce que nous allons essayer de montrer dans ce nouveau volet.
alignements d'arbres privés dans l'histoire du quartier / Entre-2-Guerres
*Nous n'avons pour cette période presque que le cadastre municipal comme source… et sur certaines années : 1919/20/21/22 d'une part, puis ou 1933/34/36/38 selon les portions,
Ainsi si vous avez des clichés, qui en apparence paraissent hors de propos, nous pouvons en tirer des témoignoiges d'époque : svp envoyez-vous les scann des photo que vous avez à
< patrimoines-montchat@gmx.fr >
•La construction de l'hôpital Grange-Blanche reprend dans cette période, et les arbres qui le dominaient au Sud-Est ont été enlevés… Ils seront remplacés plus tard autour d'une placette près de l'entrée Sud… et sont publics (voir volet précédent).
•Dans ces propriétés proches, des arbres ornent les jardins des demeures de ce nouveau quartier qui n'était qu'un carrefour inter-quartier : en 1938
La propriété située à l'angle de la rue des Villas (Pellet) et du cours A.Thomas existe toujours avec des arbres qui forment plus un petit parc (conifères, marronniers? et platane) qu'une allée…
Notez également que l'immeuble qui domine le carrefour, y compris de nos jours, a une cour arborée de 5 arbres (entre Thomas / Monplaisir).•Sur le chemin Feuillat, le Palais d'Été, guinguette bien connue avec ses jeux de boules et son allée d'arbres, ceux-ci ont été avalés par les usines Rochet-Schneider.
*Un peu plus au Nord, entre le chemin de Montchat (Florence) et des Sablonniers, en 1922, on découvre l'allée de 12 arbres de Mme Vettard :
et en 1934, la Société Coopérative de la Ruche propose des jeux de boules arborés (10 arbres), auquel on accède par l'impasse Aujas…
•La demeure des Combes est bordée à l'entrée d'une allée d'arbres, le reste des tènements alentours est construit… et aucun arbre n'est mentionné.*Sur le chemin Feuillat, apparemment les propriétés ont perdu nombre de leurs allées arborées ; on ne retrouve plus qu'une allée (15 arbres) sur l'ancien terrain des rosiéristes Guillot qui appartient aux Molin en 1922.
*Près du chemin des Pins (Lacassagne en 1932), 2 propriétés possèdent des allées arborées en 1920, les Péchet? (entrée rue des Sables) et Giraud (au 131 de l'époque) = 6 arbres.
-->en 1934, il n'y en a plus…
*Sur la rue J.Verne, en 1922 la propriété de Mme Dumont montre toujours des vignes, un potager, une allée d'une quinzaine d'arbres près de la demeure principale, et un bassin ;
Comme vous le voyez, de l'autre côté de la rue Jeanne d'Arc le tènement avec alignement double de 13 arbres, en bordure de rue appartenant à Mme Masson attend la future église.
Les autres propriétés ont des jardins d'agrément, sans mention d'arbre.*Le long du chemin Feuillat, en direction du Nord, en 1938 on trouve le parc du Docteur Gaudon, toujours existant, mais sur lequel les arbres ne sont pas dessinés… puis la propriété Heudebert (les biscottes bien connues) avec une allée à double alignement de 10 arbres.
*Poussons à l'Est, et en 1938, entre les rues Bellicard et Cyrano, observez par vous-même toutes les allées arborées ou les devant de propriétés. La veuve Penet possède plusieurs tènements.
*Quand on observe le cadastre Nord du quartier, on se rend compte que la densité immobilière augmente… on ne lit pas de propriété arborée… (sauf erreur). Il se peut qu'il y ait des arbres deci-delà p-ê isolés…
*Une partie Est du cadastre n'est pas à jour pour cette période, nous nous reportons donc vers le centre du quartier…
•Le jardin du presbytère, propriété municipale, mais d'accès privé, possède 12 arbres, il ne semble pas que ce soit ceux que l'on voit au XXI°siècle.
•En 1934 nous voyons une allée de 15~ arbres, toujours existant de nos jours, des platanes, qui part de la rue F.Buisson et monte vers la rue de la Balme : à mi-hauteur une demeure siège au milieu d'une place entourée de 18~ arbres.
Entre cette propriété et la rue Constant, on trouve une allée de 6 arbres au milieu de bâtiments appartement à la Sté Immobilière de Montchat, puis un regroupement de 7 ou 6 arbres appartenant à la même société…
•Toujours rue Constant, au 26, chez la Veuve Chollet, une allée de 7 arbres longe le mur de clôture.
•Toujours dans le centre, à l'angle de l'avenue du Château et du cours Eugénie, le Café des Platanes appartenant à l'époque à la Veuve Button, doit son nom au jeu de boules arboré de 4 platanes…
•sur la même avenue, plus à l'Ouest, la Veuve Carpanet possède un café/jeu de Boules avec 8 arbres auquel on accède par les 48-52 cours Dc-Long.
•Non loin de là :
-en angle entre le cours Dc-Long et la rue Bonand, les Perge possède 2 propriétés, séparées par un mur, l'une ayant une cour avec 3 arbres, derrière le restaurant/hôtel bien connu ; l'autre abritant un jeu de boules arboré de 6 arbres.
-en angle avec l'avenue du Château, au 62 rue Bonand, les Dellamonica ont un parc arboré mixte qui existe toujours.
•Continuant vers le Sud, les Chabanel ont pris la suite de l'ancien pensionnat et ont gardé le jardin d'agrément avec ses 6 platanes à l'entrée, au 187 avenue Lacassagne, le tout existant toujours :
•De l'autre côté de l'avenue Lacassagne, une belle allée de 12 arbres dont certains anciens se souvenaient, le long de la rue J.Marc Bernard, et qui est alors propriété de la sté Motosacoche, usine proche et très connue au niveau international. Elle vendra bientôt tout son terrain pour la construction un immeuble privé, social, où logeront beaucoup d'ouvriers et des manutentionnaires, notamment des HCL, employés à l'hôpital Grange-Blanche, au bout de la rue.
•De l'autre côté du mur, une maison banale appartenant aux Baudière avait une allée de 10 arbres (platanes et cèdres + buis) que certains ont connus, avant que le terrain, cédé à la ville de Lyon, ne devienne un jardin public qui a sacrifié les arbres au profit de jeux d'enfants… Restent 2 platanes.
Ainsi sur la rue Viala, Dame Chazelle, voisine des précédents a une allée 9 arbres le long du mur de voisinage. Leurs voisins Sud, les Thœnin(?) ont une allée de 5 arbres en "L" entourant la maison de rue.
•Dans le même secteur, impasse Lindhberg, on trouve une entrée de demeure avec une allée de 7 arbres appartenant aux Bernardin.
*Sur la pente de ce que l'on nommera plus tard Chambovet, un clos est acheté par la Mutualité du Rhône afin d'y bâtir une clinique à l'angle des rues Trarieux et Peupliers ; elle prendra le nom de Eugène André. À son entrée une allée de marronniers montent en arc de cercle des deux côtés de ce qui deviendra la volée d'escaliers que seuls les bien-portants peuvent gravir ! Tout autour d'autres arbres et buissons viendront remplir cette butte que domine le bâtiment à façade plate…
En arrière du bâtiment principal, on discerne une rangée d'arbres le long du mur de soutènement, d'autres pêle-mêle égaient la cour arrière. Une esplanade arborée en double demi-cercle au Nord invite à un repos verdoyant…
•La rue arrière Pommier, du nom du propriétaire lotisseur, ne présente pas de plantation à cette époque : mais est-ce réel ?
Les planches cadastrales plus au Nord n'ont pas été mises à jour pour cette période…
*Aux bords du Clos Chaussagne, en 1933 sont indiqués :
-un jardin d'agrément, ouvrant sur la rue Coignet sans arbre mentionné, appartenant à la Coopérative Parc Chaussagne,
-7 platanes alignés en bordure de la rue Pascal, existant toujours et de haute futaie, inscrits sous le nom de Coopérative Givaudan
•Dans la propriété Berliet, 16 arbres en triple alignement bordent l'hôtel-particulier, le parc est arboré, mais les arbres n'y sont pas dessinés…

•Dans l'avenue Esquirol, la propriété en angle du boulevard Pinel montre une double allée 10 arbres le long de la rue ; de l'autre côté, la propriété des Ballet offre un jardin d'agrément qu'une double allée de 10 arbres sépare de la demeure.•Adossés à ce tènement, deux jeux de boules arborés donnent sur le boulevard Pinel : ils présentent d'une part une quadruple rangée de 24 arbres appartenant aux Dodere en angle, et d'autre part une 1/2 douzaine d'arbres au moins pour le jeu de boules de la Veuve Paysan.
•Entre les rues Villon et Michelet, la vaste propriété Pradel (sportive) présente 4 arbres en carré à l'Est et un double alignement 12 arbres au Sud, ainsi que quelques 4 autres le long de la rue Gensoul (Farrere).
•Plus à l'Est, sur le cours Eugénie, la propriété des Cluzel présente 9 arbres alignés au Sud de la demeure… et le bâtiment ancien, en angle du cours et de l'avenue, appartement aux Couturier est agrémenté de 10 arbres en double alignement, à l'Ouest… En fait, dans ce secteur, les arbres sont partout, et pas toujours notés ; pourquoi les alignements seuls semblent dessinés ?
•Bordant la voie privée Gustave, la propriété Maffei est divisée en trois et présente, en angle du cours Eugénie et de la route Nationale n°6 (Rockefeller), une double allée de 20 arbres, en partie des marronniers, dont il reste quelques exemplaires mélangés à des conifères.
*Toujours au Sud du quartier, le long de la route Nationale la Veuve Dumont a trois propriétés en lanière en 1921, et 2 d'entre d'elles présente au 225, 6 arbres en allée double, et 4 du côté de l'avenue Esquirol vers leur maison de rue au Nord. Ils y sont toujours en 1934, bien que les propriétaires aient changé.
•Pour finir par le Sud-Est, en angle de la route Nationale n°6 et du boulevard Pinel, on trouve trois jeux de boules, dont seul celui en angle est arboré de 10 arbres en "L", appartenant au Gagager(?).
Un quatrième, au 110 boulevard Pinel, celui des Boubée, n'a pas d'arbres d'indiquer non plus : assez bizarre…
⌲À l'inventaire des arbres privés du quartier, de cette époque, on comprend encore la notoriété de Montchat comme villégiature… Ce qui n'apparaît pas, semble-t-il, sont les arbres alimentaires, comme les cerisiers, les pruniers, plantés même dans de petites parcelles. Il faudrait étayer cette déduction orale par plus de témoignages et si possible des photo familiales.
☞la suite de la série, dans le prochain billet pour la période d'Après-Guerre.
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