des Arbres Publics à Montchat : introduction historique

✸Montchat étant considéré comme un lieu de villégiature dans les siècles passés, il fallait des voies qualitatives pour accèder aux propriétés, immeubles de rapport, villas ou hôtels particuliers dès le début du XX°. Le quartier bénéficiait d'un cadre champêtre dont il reste des centaines de jardins et comme nous l'avions remarqué, il a aussi la particularité de présenter nombre d'alignements d'arbres et de squares : voyons comment cela s'est développé au fil des décennies..

arbres publics dans l'histoire du quartier / intro locale

*Arborer la ville fut un des mantras du II°Empire avec Haussman à Paris et Vaïsse à Lyon. C’est aussi le début de la standardisation avec l’implantation des platanes un peu partout en France.

•À Lyon, les grandes voies et places de rassemblement sont végétalisées ou tout au moins arborées et les inscrivent dans les nouveaux paysages urbains : République, Carnot, Perrache (Verdun), Midi (Berthelot), Jaurès, Saxe/Noailles (Foch), Bourbon (Liberté), mais aussi Gambetta, du Nord (Belges), etc…

Évidemment, Montchat ne fait pas partie de ces projets d’urbanisme : ici c’est la campagne, bientôt une villégiature et on n’aménage pas d’avenue dans un milieu rural !

Pour ce qui est des voies traditionnelles montchatoises, vous vous reporterez aux billets sur l’ancien blog : activez le moteur de recherche interne avec le mot-clé "voies".

•En fait, comme l'indique l'article publié dans le billet précédent, arborer les voies de grand trafic est une tradition plus ancienne. Voyons ce que l'on trouve à Montchat !

*Les arbres publics à Montchat se voient sur un plan de la fin du XVII° archivé aux AML  

Cet extrait de la peinture de Verdier (1695) montre un alignement sur la route royale qui borde le quartier actuel en son Sud : il s'agit de l'ancienne montée des Sables, ou route de Grenoble (indiqué en 25) qui est pertinemment bordée côté Midi par des arbres, peut-être des ormes, (comme précisé dans le précédent billet sur la pépinière royale de Vaise).

•Quelques décennies plus tard Trudaine (1744) qui dresse un Atlas des routes royales montre le même aménagement : disponible sur le site numérique de la BNF-Gallica.

•Le cadastre de 1824, ne montre pas les arbres plantés…

•En 1855, sur le plan Rembielinski, quand on cherche bien, on distingue en plus :
•de la la route de Grenoble arborée des 2 côtés à cette époque,
•une allée doublement arborée de chaque côté qui mène du chemin transversal Sud/Nord (Grange-Blanche/Maisons-Neuves) au château de Montchat…
•Le chemin qui va de la route de Grenoble à la Magnanerie (Farrère/Michelet) est également bordé d'arbres.

Il se peut que le Rampeau de Cusset à Vénissieux (Pinel) soit bordé d'arbres à cette époque. 

*Sur Montchat, de nouvelles voies (en dehors des axes traditionnels d’accès, comme la route n’6 de Paris à Chambéry en limite Sud du quartier, le chemin de st-Denis de Bron, le chemin de Villeurbanne en limite Est, le chemin de Monplaisir aux Maisons-Neuves et à la limite Nord la route de la Guillotière à Crémieux), apparaissent sur les plans de Bouteille ou Fisch, datés  1875 et sont nommées :
•cours Henri, cours Eugénie, chemin de Monplaisir vers l’Asile, chemin des Pins jusqu’à Vinatier. Les arbres de ces voies ne sont pas dessinés… ce qui ne veut pas dire qu'ils n'existent pas, car à cause de leur dénomination "cours ou avenue" la qualité paysagère, avec  arbres, ou bancs parfois, est inclue…

C'est la première indexation des voies nouvelles sur un plan (à notre connaissance)

⌲Dans les prochaines semaines, nous allons déployer l’historique des arbres publics dans
cette série des végétations urbaines locales, commencées il y a plus d’un an.

si vous avez des remarques : ✍︎ < patrimoines-montchat•gmx.fr >