des Mûriers à Montchat et dans la région
✸À cheval sur l'histoire, l'économie et la végétalisation, nous entamons une petite série sur…
les Mûriers
*Pour les nouveaux Lyonnais, les mûriers n’évoqueront peut-être rien, à moins qu’ils ne viennent des départements limitrophes, comme l’Isère, la Loire et la Haute-Loire, l’Ardèche ou surtout du Midi de la France… et qu’ils y aient un certain âge !
Les mûriers bordaient les routes des régions citées jusqu’à la fin du XX°siècle (1975/1990 env. selon les cas), car ils faisaient partie de l’économie locale°.
°ce que décrit un reportage de Public-Sénat dans la collection Patrimoine de France consacré à la soie en Ardèche… et qui repasse régulièrement !
•On a retrouvé comme exemple, des mûriers en Isère sur la commune de st-Jean de Niost en 2024 dans leur état coutumier :
*histoire
•“En 1602, une ordonnance royale impose à chaque paroisse de posséder une pépinière de mûriers et une magnanerie…
Olivier de Serres avait fait paraître en 1599 “La Cueillete de la Soye par la Nourriture des Vers qui la font”, Échantillon du Théâtre d’Agriculture.
(wikipédia, Olivier de Serres : développement de la soie)
→pour en savoir plus : < https://heritage.bnf.fr/france-chine/soie-et-sericiculture-0 >
•Ainsi notre région en était planté, on les retrouve dans les inventaires de la Rive Gauche
-de la maison de la Buire :
-de la Part-Dieu :
“l’Hôtel Dieu tire aussi de menus revenus de la vente de feuilles de meuriers”,
-des Feuillants :
-sur le domaine de Montchat :
1/En 1657 : “de larges avenues de tilleuls et de mûriers conduisant au château.
Un parc avec de beaux marronniers qui existent encore, entourait le château où on parvenait par de larges avenues de tilleuls et de mûriers.” Séjour de Christine de Suède à Montchat par Eugène Jacquemont in Revue d'Histoire de Lyon 1912 pp. 118
2/Mme Piolat témoigne “ce chemin était tout du long bordé de jolis mûriers. Ces mûriers servaient certainement à la culture des vers à soie (…) Mme Piolat se souvient bien que petite (dans les années 1925-1930), elle cueillait des feuilles de mûrier pour les amener à l’école, car il y avait un élevage de vers à soie pour les enfants à l’école. Mme Piolat se souvient également que les enfants de son âge se régalaient des fruits des mûriers (de petits fruits allongés formés de grappes de grains blancs sucrés°).” [#°grappes de grains blancs ou noirs]
extrait d’une photo aérienne de 1952
où l’on voit l’allée de mûriers en arrière du bâtiment de la clinique mutualiste
*“Au début des années 2000, il ne restait que deux mûriers témoins de cette période.
En 2009, l’un d’eux fut abattu, et remplacé par un arbre commun (frêne).
Aujourd’hui, il ne reste plus qu’un seul mûrier, arbre magnifique que l’on peut voir sur la pente du Parc Chambovet, le long de la haie bordant les jardins potagers. Cet arbre est donc le dernier témoin du bel alignement de mûriers qui bordaient ce long chemin, et dont la beauté reste encore gravée dans l’esprit des gens qui ont connu cette époque.” entrevue de Ch.Desbiolles
•S.Pessoa, des Jardins de Montchat, en a trouvé également en dépouillant le cadastre de 1824, à l'angle de la Montée des Sables (Rockefeller, alias route des Alpes) et du boulevard Pinel actuel :
nb : l’Association des Jardins de Montchat est en train de rassembler des documents au sujet de Poidebard et des activités liées à la magnanarie de st-Alban : si cela vous intéresse contactez-les < contact@jardins-de-montchat.fr >
•D’où notre intérêt porté sur les mûriers alors que présentement, ils sont devenus rares certes… ils étaient historiquement très présents et remarqués…
Il existait [vraisemblablement depuis 1897] une rue des Mûriers° à Montchat jusqu ‘à l’Entre-2-Guerres !
👉🏽à vous →comment se nomme-t-elle de nos jours ?
°elle serait apparue en même temps que celles des Cerisiers et des Aubépins justement parallèles, sur l’intervention p-ê de Julien Emile Richard-Vacheron (1838-1916)… supposition énoncée par S.Pessoa des Jardins de Montchat qui a collationné de nombreuses données sur le quartier.
•Une nouvelle rue des Mûriers a été créée dans le 9° arrondissement à Vaise en 2003 :
“Cette dénomination a été choisie, car elle rappelle une grande époque du textile lyonnais avec le travail de la soie et sa matière première les cocons. Et le long de cette voirie, la société UNITEX plantera des mûriers dans le cadre de la végétalisation de son parking.” Archives Municipales de Lyon. En fait, cela rappelle plutôt la pépinière royale de Vaise… car la soie de Vaise était plutot artificielle !





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